Toute ma reconnaissance et ma gratitude aux édiles de Santa Cruz, CA, bourgade balnéaire totalement has been mais néanmoins avant-gardiste.
vendredi 29 novembre 2013
lundi 25 novembre 2013
Self data
L'autre jour, j'ai lu un article dans Times Magazine sur la société Evernote, vous savez, cette boîte qui produit la petite application à l'éléphant sur fond vert? C'est futé, c'est un petit outil qui permet de prendre des notes, de les organiser, de les hiérarchiser, bref de todoiser sa vie et, comme l'affiche fièrement Evernote sur la page d'accueil de son site, de REMEMBER EVERYTHING.
Ca fait froid dans le dos, non? J'ai lu quelque part que l'oubli, comme l'ennui, sont nécessaires pour rester vivants. Je vais essayer d'entrer en contact avec le CEO d'Evernote, Phil, et lui demander de rebosser un peu sa philo, sa neuroscience, ou sa santé publique, au choix.
Cela dit, malgré la différence notoire de point de vue qui m'oppose à Phil, je m'intéresse à son travail. Phil parle du déluge de self-data qui nous tombe dessus à chaque minute et qu'on voudrait tant pouvoir conserver.
J'aime beaucoup cette idée de Self-data. Cette idée que notre vie (macro) ou que notre journée (micro), bref, que notre expérience est une gigantesque base de données et qu'il peut être judicieux de penser à un système de rétention, de filtrage et d'analyse qui nous permette d'en tirer de l'information, des enseignements.
J'aime beaucoup cette idée de Self-data. Cette idée que notre vie (macro) ou que notre journée (micro), bref, que notre expérience est une gigantesque base de données et qu'il peut être judicieux de penser à un système de rétention, de filtrage et d'analyse qui nous permette d'en tirer de l'information, des enseignements.
Sincèrement, quel parent n'a jamais regretté de ne pas avoir suffisamment noté de choses sur disons les phases (ahhhh les phases, c'est une phaaaase, ça n'est qu'une phaaase) de son premier enfant pour pouvoir réutiliser ces données lorsque c'est au tour du deuxième, puis du troisième et du quatrième d'avoir une phaaaase, et que vaguement, oui, on a l'impression d'avoir déjà vécu cela, mais qu'avait-on fait à l'époque, et puis c'était moins fort quand même, moins ch... , et puis non, on n'a JAMAIS eu ça, chéri, je te le promets, jamaisjamaisjamais, mais si enfin souviens-toi, ta gueule je te dis, on n'a jamais eu ça, j'en peux plus là, c'est pas normal, c'est pas normal...
Hein? si on avait le petit carnet qui va bien, les faits rien que les faits, la vérité nue sur l'aversion pour les carottes commencée à 24 mois et dépassée à 36, les ganglions à l'aine qui sont juste les ganglions à l'aine, la manie de s'accrocher à son zizi qui passe, mais oui, sans que personne n'ait appelé les services sociaux finalement, le vélo sans petites roues avec la séquence universelle yes! i am doing it - no! i vianded myself, je hais le vélo, je n'en ferai plus jamais - oui! j'adore le vélo, papa, maman, on va faire du vélooooo???, le fait de manger ses crottes de nez, les silences à la question "tu as passé une bonne journée ma chérie? ", suivis quelques mois après des quarts d'heure entiers de débrief sur la robe de la copine et le prof de musique et les trésors qu'on a trouvé dans la cour, les question sur la mort, sur Dieu, bon sang qu'est-ce qu'on avait dit à l'époque, faut qu'on soit consistants, les pleurs du soir, ça fait un mois là, un mois, ah non en fait ça fait 5 jours, ok....
Donc ça ça serait la self data orientée kid data. Pas inutile. Pensons-y.
La self data orientée self, ce serait plus des données du type: quand je suis fatiguée faire du sport me fait du bien (ce pour éviter de se morfondre devant Facebook ou de pleurer un peu ou d'avaler trois cafés inutilement); je n'ai jamais envie d'aller en soirée mais je rentre toujours contente (ce pour essayer de contourner l'énorme sentiment de flemme qui précède toute sortie du nid après 20h); quand la maison est dégueu je suis moi-même immonde (ce pour ne pas mettre trois ans avant de demander à la femme de ménage de venir toutes les semaines); quand on sort tous les deux ça fait vraiment du bien (ce pour se souvenir que deux fois par an c'est insuffisant); quand je me maquille le matin ça me donne un coup de boost (ce pour ne pas céder à la tentation de ne se laver les dents qu'au retour des drop offs passk'on est en retard là); aujourd'hui elle m'a roulé sur le pied avec la trottinette et je ne me suis pas énervée (ce pour pouvoir réitérer ce comportement adulte et responsable la prochaine fois que la trottinette vous broiera les métatarses); ce mois-ci j'ai vraiment pas mal bossé et je me sens bien et d'ailleurs je suis une bonne mère (ce pour renforcer la conscience du lien de cause à effet et ne pas céder au devoir d'aller faire les courses même si le frigo est vide alors qu'on a encore un article à lire) etc... etc... je pourrais continuer à l'envi...
On est loin de tout pouvoir conserver dans notre petit disque dur intérieur, avec ou sans Evernote, mais pourquoi diable y conserve-ton tant d'excréments de taureau, inutiles et nauséabonds, alors que notre life data, nos trésors d'expérience, tremplins vers la sagesse, passent eux par pertes et profits?
Mystère ...
***
PS: l'honnêteté sans faille qui est la mienne me pousse à préciser quelque petites choses:
-Je ne lis jamais Times Magazine. J'étais juste chez le coiffeur pour mes enfants, c'était soit Closer, soit Times Magazine, soit jouer aux dinosaures.
-Je n'ai pas fini l'article.
-En écrivant ce post je viens de comprendre pourquoi Evernote a choisi une tête d'éléphant comme logo. Pas mal, les pubards.
-Je n'utilise pas Evernote.
Ah oui, et pour les inscrits, mon dernier article, Miracles, n'a pas été envoyé par email, comprends pas... il est ici.
Ah oui, et pour les inscrits, mon dernier article, Miracles, n'a pas été envoyé par email, comprends pas... il est ici.
vendredi 22 novembre 2013
Miracles
Aujourd'hui, c'est décidé, dans mon carnet sans spirales, à l'encre non sympathique, je vais commencer une nouvelle liste.
J'en ai déjà commencé pas mal, des listes, celle des prénoms des gens que je rencontre et donc je ne veux pas oublier le prénom, celle de mes blessings, celle des choses que je fais bien, celle des choses que mes enfants font bien...
Souvent je demande à mes clients de constituer des listes, des joy lists, des I did lists, des I read lists etc...
C'est une manière de rassembler l'épars, de précipiter le diffus, de le fixer, de le faire exister pour de bon, consolidé. Cela permet de prendre conscience quantitativement d'abord, puis qualitativement, de la présence d'une donnée dans sa vie, qu'on aurait peut être traitée comme portion congrue autrement.
Il n'est nul besoin de clore ces listes-là; ce sont des works in progress qui peuvent nous accompagner, au long cours, on and off.
Donc, ça y est, depuis le temps que j'y pense sans oser vraiment me lancer,
je commence une liste des miracles qui se passent dans ma vie.
Rooooo, cheeezzzzyyyyy la fiiiille.
Nan.
Juste réaliste. J'en ai marre de laisser filer ces petites perles comme si elles allaient de soi.
Vous voulez du cheezy? ok. Je peux en mettre tout en haut de ma liste.
Miracle 1: être en vie
Miracle 2: avoir pu la donner
...
...
Tout le monde sait que le gruyère fondu, c'est bon, ne nous en privons pas.
Mais plus subtil, plus caché, de ceux qui donnent la chair de poule... Z'en voulez? ok.

Miracle du 11 novembre 2013: j'écris un email à un copain que je savais de passage ici à peu près à cette époque pour l'inviter chez nous le samedi suivant pour une grosse bouffe franchouillarde. 15 minutes plus tard, je saisis compulsivement mon Iphone comme si souvent, et j'y découvre un texto dudit copain, envoyé littéralement en même temps que mon email, demandant jesuisarrivéquandestcequonsevoit??
Miracle du 12 novembre 2013: j'écris à ma zinecou chérie pour son anniversaire le 11 novembre, me confondant en plates excuses pour ce jour de retard. Elle me répond dans la foulée que c'est trop sympa d'y penser, c'est son anniversaire le 12 novembre.
Miracle du 18 novembre 2013 (ie hier; grosse fréquence en ce moment, d'où décision de passer à l'action pour la liste): tombée par hasard, dans le désordre innommable de la table de nuit de mon mari sur un CD Verlaine et Rimbaud chantés par Ferré, je m'octroie le luxe inouï d'écouter ce CD juste après avoir déposé les enfants à l'école, laissant cruellement Henri Dès rejoindre Petit Papa Noël et Frère Jacques dans les entrailles elles aussi innommablement bordéliques de la voiture. Mais comme si souvent, au lieu de profiter de ce premier miracle, du moment présent, à moi, rien qu'à moi, c'est MA musique aujourd'hui, na, eh bien je me mets à faire mes interminables to do lists mentales, ne prêtant qu'une oreille distraite à Paul, Arthur et Léo. Que c'est beau, quand même. Désuet, mais beau. Quelle langue que le français, quand même. Tout à coup, j'ai été sortie de mon absence préoccupée par un buffet. Un air de déjà vu, de déjà entendu, de connu, d'intime même, un truc vague qui s'est imposé comme très important, une urgence de savoir ce qui se réveillait, là, en écoutant la onzième chanson de l'album, le sonnet Le buffet, de Rimbaud. Les griffons du vers 8.
On m'a donné ce sonnet à apprendre, en primaire, je dirais CM1. Damned, il y a 28 ans... J'avais un cahier de poésies et on devait les illustrer. J'ai appris le sens du mot griffon ce jour-là et j'en ai dessiné un en face du poème. Je le vois encore. Je dessinais et je dessine toujours comme un pied.
Voilà mon dernier miracle en date, miracle de la mémoire, de l'émotion esthétique, de l'apprentissage.
Bon sang, j'ai le palpitant qui s'excite. Je sens que je vais adorer cette liste.
**
Et vous, quels miracles au compteur depuis cet été?? racontez! en commentaire;)
Le texte du Buffet, d'Arthur Rimbaud, c'est ici
mardi 12 novembre 2013
Mainstream or not mainstream, that is the question
J'ai recommandé à mes amis de la ville (ie San Francisco) le cours de ma prof de yoga, celle que je suis depuis plus de deux ans, et que je cite ici parfois, Kimber quoi. Kimber monte en grade et passe de la baie à la city. Le jeudi soir, elle officie désormais de l'autre côté du pont. Congrats!
Pour faire simple, je qualifierais le cours de Kimber de "spiritual yoga". En gros, vous n'y allez pas seulement pour vos biceps, mais aussi et surtout pour un moment de pause, de réflexion (guidée, il y a un thème différent à chaque classe et une sorte de dharma talk filé pendant les poses), de recueillement presque. On chante, on ohm, on rit aussi, quasiment à tout coup.
Bref, cela me convient et je fais clairement partie du following, assez divers, de Kimber.
Sur mon conseil donc, l'une de mes amies se rend au cours du jeudi soir à San Francisco.
Son feed back: "C'est pas complètement mainstream".
Roooooo, que c'est bon! Je trouve cela à la fois hilarant et ultra intéressant.
Mainstream?? C'est quoi le yoga mainstream? Dans ce coin du monde où l'on peut trouver sans chercher longtemps du Anusara yoga, du Hatha yoga, du Ashtanga yoga, du Iyengar yoga, du Vinyasa yoga, du Bikram yoga, du Kundalini yoga, du Prenatal yoga, du Postnatal yoga, du Toddler yoga, du Restorative yoga, du Jivamukti yoga, du yoga of the Heart, du Isometric Monkey yoga, du Rise and Shine yoga, du yoga chanté, du Paddle yoga (sur canoe kayak), du Flying yoga (suis pas sure de voir ce que c'est, celui-là, mais il ne tient qu'à moi d'essayer, c'est juste à côté de chez moi...), du Laughter yoga, du yoga à Grace Cathedral etc... etc... je serais bien en mal de définir la discipline, après tout.
Les choses se compliquent encore quand certains affirment que le yoga c'est carrément une manière de vivre, a lifestyle.
Ohlalala... c'est quoi, vivre une vie mainstream?
C'est angoissant cette question. Y suis-je, n'y suis-je point? En veux-je, n'en veux-je point?
Christ...
mardi 5 novembre 2013
A gratitude challenge
Allez, je m'inscris.
Qui en est?
C'est un Gratitude Challenge. Il dure 21 jours et commence jeudi prochain, le 7 novembre.
Qui veut faire une cure de blessings? Qui veut gonfler son muscle du merci? Qui osera inventorier sa dispoliste? Qui testera le régime riche de la gratitude?
J'en entends déjà râler: "Mais c'est cucul ton truc, c'est collant, c'est rose bonbon".
Mouais... je ne suis pas sûre.
Ca dépend de ce que vous décidez, dans le secret de votre coeur, journal, iphone (eh oui il y a des apps!) ou autre, d'inscrire au registre de votre gratitude.
On peut être grateful pour une nuit torride avec la personne qu'on aime, auquel cas la gratitude n'est plus cucul, ce serait redondant.
Pardon.
Plus sérieusement, que se passe-t-il si on tient le compte pendant un temps donné de ce qu'on a et qu'on pourrait aussi ne pas avoir? de la confiture à la santé, de la liberté d'expression aux pièces de monnaie pour se garer, du sourire du boucher au feed back des clients, des enfants adorés et bruyants au silence post 20h, du mot juste d'un ami aux souvenirs et aux projets, des transports en commun au boulot... etc... etc...
La gratitude, ça se pratique, ça se booste, ça se travaille. J'aime bien l'idée de porter mon attention tout particulièrement sur quelque chose qui les bons jours est en arrière-fond, les mauvais aux abonnés absents. Observer ce qui se passe, ce qui change ou pas, noter. Il ne s'agit pas de devenir des bénis oui-oui douceâtres, mais de se rendre compte, dans son petit laboratoire personnel, le temps d'une expérience, d'un auto-coaching, de l'influence sur les choses du regard qu'on porte sur elles. Ne nous leurrons pas, ce sera plus dur certains jours que d'autres. C'est probablement pour ça que ça s'appelle un challenge.
Le seul truc énervant, avec la Gratitude, c'est qu'elle fait ressortir crassement nos complaintes ou nos plaintes cons, celles dont on pourrait se passer, j'entends, celles qui sont superflues, décoratives, habituelles, automatiques.
Donc le risque avec le challenge que je vous propose de prendre, c'est de se sentir mieux en constatant l'abondance, et de se sentir moins bien en constatant la ralance. Nous sommes sages et nous ferons le tri.
Who is in? Allez...
I am grateful to someone.
I am grateful for something.
I am grateful tout court.
En plus de recevoir les emails de Kindspring.org, et qui vous inspireront ou pas, quelle pratique décidez-vous de mettre en place pour les 21 jours du challenge? Pour ma part, je vais reprendre mon stylo et mon carnet dédié, sans quoi je ne suis bonne à rien. Je compte impliquer les enfants de temps en temps, ils aiment bien émettre leurs petites thank you notes aussi. Dites-moi si vous vous inscrivez, je vais essayer de faire un petit groupe (anonyme) de soutien et de partage!
In gratitude,
A
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