samedi 29 juin 2013

Feed back

Vendredi soir: C'est le dernier jour du cours de piscine et les maîtres nageurs ont préparé une petite fiche d'évaluation à remplir par les parents. 
Mon premier réflexe : j'ai pas le temps.
Mon deuxième mouvement: ce cours était top, enfin un, je vais leur dire quand même. 
Je passe sur le troisième temps, celui où je me pourris parce que encore une fois je me rends compte que j'ai du temps, en fait, si je veux, alors que je n'arrête pas de me dire le contraire. 
Je passe, donc.

Lundi matin: rendez-vous chez le médecin. J'avise une affichette dans la salle de consultation: "Si vous avez reçu un service excellent aujourd'hui, faites-le nous savoir!", avec nécessaire à mots doux en libre service juste à côté. The doctor is begging for his "Good job!"

Un petit squizz spatio-temporel et je me retrouve il y a 18 mois en fin de cours de management à Berkeley Extension, olalala c'était tellement du flan que j'avais là aussi pris le soin de bien remplir l'évaluation et de noircir avec application le plus grand nombre de petits ronds placés dans la colonne virulente, tout en prenant bien garde de rester totalement éthique et honnête dans mon lancer d'oeufs pourris (deuxième pourris dans ce post, troublant).



Moralité:
Ne pas avoir le temps pour le moyen, passe encore, mais il faut absolument le trouver pour le très bien, parce que, même si nous ne l'entendons ou ne le lisons pas toujours, nos alter egos humains (et nous donc) nous le demandent ... et aussi pour le très mauvais, histoire de donner au produit des chances d'amélioration subséquente, pour d'autres que nous certes, mais ne soyons pas rats.

Questions:
Quel ratio entre nos feed back positifs et nos feed back négatifs? 
Nous procurent-ils la même chose? 



mardi 18 juin 2013

Live-in zen masters



-"Ahhhhh mais Cambronne Cambronne, femme de mauvaise vie, on va encore être en retard, c'est pas vrai hein, on n'est pas foutus d'être à l'heure, nulle part, jamais, même en vacances!? C'est dingue ça, Cambronne, femme de mauvaise vie sans pu.

...

-Maman, tu sais, souvent il y a des choses que tu crois qui ne sont pas vraies."




Pffff... tant de sagesse dans aussi peu d'espace. Totalement frustrant.






PS: L'expression "live-in Zen masters" (maîtres zen à domicile) est utilisée par Jon et Myla Kabat-Zinn pour désigner les jeunes enfants dans leur livre Everyday blessings sur le mindful parenting. 
Pour eux, les maîtres zen comme les enfants ont une pleine présence au monde, à l'instant (mindfulness); ils sont (ou tentent d'être) en éveil, ici et maintenant, et non pas perdus dans des projections ou des souvenirs. Ils ne "sont pas attachés à ce que les choses se déroulent d'une certaine manière." Pour eux, "chaque jour ne doit pas nécessairement être semblable au précédent." Et les uns comme les autres peuvent être une source d'apprentissage de ce type de présence pour ceux qui les regardent vivre. 

dimanche 16 juin 2013

Tasty jam

Ce matin, le pot de Fruits rouges se termine.

"Chouette, je me dis, on va pouvoir en ouvrir un nouveau, quelle saveur ce sera? "

Ils attendent à la queue leu leu dans la pantry. On a tout essayé, en confitures, il n'y a que celle-ci qui tient la route ici.


Si évident. On n'en a plus, on n'a qu'à saisir le suivant. Flash de gratitude.




How many things of our daily life are we taking for granted? 
Let us feel gratitude from time to time for them too ;)

mercredi 12 juin 2013

Children's literature (a special kind of)

Choisir, ce n'est pas toujours confortable. En français, on a la formule bien connue de l'embarras du choix. Il y a aussi le proverbe allemand (ai-je déjà dit ici à quel point j'aime l'allemand? ) qui va un pas plus loin: "Wer die Wahl hat, hat die Qual": celui qui a le choix est sous la torture. 


Ne pas choisir, cela peut être confortable, finalement. 


Je n'ai pas choisi de parler à ma fille de 7 ans de la transsexualité. Sa maîtresse l'a fait! Je suis assez grateful en fait, j'en aurais été bien incapable. Evidemment, il n'y avait pas urgence... Moi toute seule, nous tous seuls, on n'aurait pas pensé à lui expliquer maintenant que ce problème existe en ce bas monde. On aurait attendu, un peu lâchement, qu'un reportage voyeuriste ou qu'un quolibet méchant s'en charge à notre place. Mais alors, qui sait quelles dimensions aurait pris la chose dans son esprit? 

Ainsi, ma cocotte est en 1st grade à l'école élémentaire publique américaine, ou devrais-je dire californienne?, et la semaine dernière, tout naturellement, la question du genre, de l'identité sexuelle ressentie, était au programme.

J'ai demandé: c'est un choix de cette école-là de suivre un curriculum appelé Welcoming schools, de porter son effort sur la sensibilisation et la tolérance de tous à toutes sortes de modèles de famille, ce pour éviter le stereotyping et le bullying (brimades). C'est ainsi qu'il y a le BBQ LGBTQ* annuel, l'Equity night où sont scrutées les attitudes de la communauté vis-à-vis des Afro-Américains etc... Tout cela est très positif, franchement. Parfois cependant, j'avoue être un peu jalouse, je voudrais moi aussi mon évènement, un brunch pour familles à 4 enfants, un fundraiser pour des livres en français à la bibliothèque... Soyons créatifs et inclusifs. 

Retour au gender. Les enfants ont étudié le livre 10 000 dresses, l'histoire d'un enfant de sexe masculin, prénommé Bailey**, qui toutes les nuits rêve de robes. Des robes en cristaux, en fleurs, en verre etc... Il parle de ses rêves à sa famille, sa mère, son père et son frère, qui se moquent de lui et lui répondent qu'il ne peut pas porter de robes puisqu'il est un garçon. Il finit par rencontrer une fille plus âgée qui essaie justement de coudre des robes mais qui a des difficultés, elle refait toujours le même modèle sans le vouloir. Bailey lui raconte son rêve sur la robe en verre et "together the girls made two new dresses, which were covered with mirrors of all shapes and sizes". 

Ma fille est revenue de l'école avec ce shéma


Quand elle m'a raconté l'histoire de Bailey, en français, ça a pas mal cafouillé sur les pronoms, mais au final, le choix s'est porté sur le pronom féminin, elle. Dans le bouquin, Bailey est dès le début un She. A l'écrit, si on hésite encore, ce n'est pas dramatique, il suffit de bricoler un peu au crayon à papier: (s)he. Fastoche. 



Voilà. Cela m'a laissée songeuse, c'est vrai. A quoi bon le cacher. 
En colère, choquée, flippée? non. Ca aurait pu. Mais non.
Amusée? presque. 

Fière? oh que oui, quand ma poulette m'explique le plus simplement du monde que Bailey a un problème parce qu'elle est un garçon mais se sent une fille, sans plus de commentaire, de questions. It is what it is

Pour elle (pas pour Bailey), c'est un no-brainer. C'est un fait. C'est un problème parmi d'autres problèmes.  Pour ce qui est de la solution à ce problème, on ne parle pas (encore) de bistouri ou d'hormones, on parle juste de being who you are. Simple.


Alors que moi, à 35 ans passés, je dois bien l'avouer, i can't still really wrap my mind around it. 






***************************


*Just in case: LesbianGayBisexualTransgenderQueer

**Bailey, j'ai cherché du coup, est un prénom plutôt féminin mais porté par des garçons dans environ 20% des cas. On a des prénoms comme ça en français??? j'ai l'impression qu'on change systématiquement l'orthographe pour les prénoms mixtes mais je peux me tromper? 


PS: Vous pouvez feuilleter virtuellement 10 000 dresses ici:
http://www.amazon.com/10-000-Dresses-Marcus-Ewert/dp/1583228500#_



jeudi 6 juin 2013

Befriend your body

(4 ans)

"Maman, je sens mon coeur qui batte là"

So cute.



********************************************************************************



(7 ans)  

"Tu sais pourquoi j'aime ce short, Maman? parce qu'il est petit."

So court.

mercredi 5 juin 2013

What do you do?

L'autre jour, je causais avec une lectrice de ce blog. Quel honneur.
Elle vit dans le sud de la baie, on ne se voit pas si souvent, on fait un tour, quoi de neuf, l'été qui se profile, le temps qui file tout court, les kids, nous... 

Nous. Les mamans, les nanas qui courent toute la journée mais qui sont bien en peine, le soir, de raconter ce qu'elles ont fait à leur cher et tendre qui, depuis le temps, a bien compris que certains jours il vaut mieux carrément éviter de poser la question sous peine de s'en prendre une.

"Et toi, tu fais quoi?". La question qui tue. On se renifle, on se jauge, on sait qu'on sait mais comment dire, comment expliquer, comment synthétiser. Et pourtant je sais qu'elle et moi, on parle à peu près le même language; qu'on vit à peu près pareil; qu'on en abat, du travail, et pas que pour nos petiots. 

Je sais qu'elle aussi, elle ramasse des trucs qui gisent par terre, qu'elle essuie des fesses et passe l'éponge plusieurs fois par jour, qu'elle téléphone en faisant pipi parfois, qu'elle mange devant son pc souvent, qu'elle pick up et drop off 2*3=6 fois par jour, qu'elle essaie de caser des choses importantes mais non urgentes quotidiennement, qu'elle s'arrête parfois pour regarder ses enfants, pour fixer le temps même si elle sait que c'est peine perdue, parce qu'au fond il n'y a que cela qui compte; et qu'ensuite elle recommence, qu'elle planifie le week end suivant, pense aux repas, aux lunch box, texte la babysitter et attend la réponse, fait une machine et en met une autre à sécher, jongle avec les horaires et met en abyme des to do lists, qu'elle pense à elle parfois aussi, se fait les ongles, un déjeuner avec une copine, ouahhh, feels good, qu'elle fait les courses, of course, qu'elle passe du temps à essayer de voir comment elle pourrait en gagner, qu'elle écrit des mails et met des gens en lien, qu'elle fait du yoga ou du jogging, anything to let it go, to shake it out, qu'elle tente de se cultiver, de lire les nouvelles, d'écouter des conférences online, d'approfondir les sujets qui l'intéressent pendant la plage de 20 minutes qu'elle a devant elle avant qu'on ait besoin d'elle, qu'elle regarde des dessins, qu'elle écoute des poésies, qu'elle check des backpack, du homework, qu'elle réfléchit au meilleur équilibre activités/repos pour ses petits, qu'elle fait du social sur le playground parfois, qu'il lui arrive de faire le chien dans sa cuisine, pour se calmer, qu'elle parle aux voisins, fait le plein d'essence, change les draps et maximise les restes,  inscrit, désinscrit, décide, paie, jette, range, trie, plie, soigne, raconte, chante, rit, pleure, qu'elle essaie de noter le beau et le bon dans le tourbillon, que peut-être elle aussi veut écrire, méditer, penser, grandir, aimer, changer, profiter, donner...

Et donc on parlait, comme ça, et on parlait de la même chose. Et elle m'a dit "Ecoute, toi tu fais ce blog, tu sais. C'est pas rien, hein. Tu poses un acte, c'est important. Tu le fais."

Wow. Ca m'a recoiffée direct.

Ca tombe bien, moi qui n'ai pas le temps d'aller chez le coiffeur.



lundi 3 juin 2013

The fat layer


"Parfois, dans la vie, on mériterait un petit coup de main. On ne peut pas toujours déranger ses amis. On est tenté de s'adresser à Dieu, mais tant de gens se sont mis entre lui et nous, qu'on hésite à l'approcher."

Une jolie perle trouvée dans Une exécution ordinaire, un roman doucement tragique sur la Russie post-soviétique, excellentissime comme tout ce que commet son auteur, Marc Dugain. 



samedi 1 juin 2013

Yummy!!!

Revoilà l'été, les parcs, les jeux d'eau, et les goûters d'anniversaire tous les week end... 

Smile papa, Smile maman, encore un!! et encore un, tiens!!

A chaque fois, pour le gâteau, les prouesses gastronomiques sont de mise. 

Celle-ci nous laissera un souvenir impérissable mais vrai.