Dans ma rue, il y a un couple d'une soixantaine d'années qui a l'air adorable.
Elle, Peggy, a subi pendant plusieurs mois sans broncher mes chaleureux "Hi Penny!!"
Lui, Norton, est maître dans l'art de promener son chien tout en lisant, incroyable mais vrai, et une seule chute au compteur, il y a une dizaine d'années.
Le chien, c'est Sophie, dommage, ce prénom-là j'aurais pu m'en souvenir facilement, mais je ne dis pas bonjour aux chiens, faut que je travaille ma kindness envers les clébards je sais je sais mais c'est tout en bas de ma to be kind to list, je préfère être honnête.
Anyways, jusqu'à très récemment, la vie étant ce qu'elle est, c'est à dire le contraire d'un long fleuve tranquille, et la rue étant elle aussi ce qu'elle est, c'est à dire divisée en deux, moitié nord les gens se connaissent, moitié sud les gens ne se connaissent pas, jusqu'à très récemment donc, avec Peggy et Norton, et Sophie allez, cela s'arrêtait à '"hi!" "hi!".
Or doncques, j'eus un quatrième enfant. Et là, c'en fut trop pour ces voisins en or. J'ai vu la Peggy débouler avec un petit cadeau, trop gentil, et planter ses yeux bleus dans mes yeux marrons : "You know, if you need help, please ask me, i would love to help you".
Comme je suis sympa comme voisine, je lui ai fait répéter, en lui précisant bien que si j'entendais la même chose une seconde fois, elle allait emménager chez moi rapidos. Et elle a répété. Et moi, je regardais bien ses yeux, histoire de ne pas me faire avoir une fois de plus par LE grand défaut des Américains, les affirmations non suivies d'action (archétypal: We would looooove to have you over soon!*), et j'ai bien vu qu'elle était totalement sérieuse. J'ai bien vu qu'elle voulait. Qu'elle demandait.
Depuis, Peggy traverse au moins deux fois par semaine pour de mini babysitting last minute providentiels.
Je m'étonne qu'elle soit toujours disponible, cela fait presque peur. Elle le dit elle même: elle commence sa journée par de la gym ou de la marche à 6h du matin (pourquoi, mon Dieu, pourquoi?? ) et ensuite elle est chez elle à "lire le journal", je cite. Norton, lui, travaille encore, et puis de toute façon il passe ses journées avec Sophie. Leurs trois enfants ont quitté le nid, ils attendent le coup de fil qui annoncera le premier petit-enfant.
Ai-je besoin de préciser que les enfants l'adorent?
Et la question, du coup, c'est: qui aide qui, là? qui demande, qui donne, qui reçoit, qui remercie, qui est grateful**, qui qui qui sont les Snorkis...??
Rââââ, c'est tout mélangéééé!!
PS I am grateful for my busy life
j'adore !!! tant mieux pour toi, trop cool ça+++
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