samedi 9 février 2013

An experiment

Juste après une (très) dure journée de parenting, il y a environ 10 jours, j'ai eu envie d'essayer un nouveau truc pour éviter de me morfondre trop en me disant que vraiment c'était trop dur. 

Généralement, les choses se passent comme ça: je pleure un peu, je m'arrache quelques cheveux, je pense beaucoup, je tâte un peu du "j'en ai maaaaaare" et puis allez savoir, quand les temps sont cléments je trouve une idée à essayer pour ressortir du marasme par le haut et reconnecter avec les kiddos de manière plus positive... 

Donc là, c'était chaud depuis quelques jours (soirs en fait, hein, la tranche 5 à 7, je ne fais pas de dessin).
Je pouvais voir comme jamais à quel point les choses négatives nous collent au cerveau et à la rétine bien plus que les choses positives (pour s'en convaincre: combien de fois remarquez-vous une odeur nauséabonde versus un doux fumet? un visage avenant versus une porte de prison? le fait que vous n'avez pas eu de place dans le métro ce matin versus le fait que vous avez pu poser vos fesses? les fois où vos enfants sont insupportables versus les jours où ils sont juste normaux? les verres renversés versus tous les dîners où il n'y en a pas? la fois annuelle où votre carte bleue ne fonctionne pas versus les, allez, plus de 300 fois où elle s'exécute sans broncher? ---- j'aime bien celui-là tiens...----)

J'ai donc repris mes carnets et j'ai proposé aux enfants d'y inscrire tous les jours les petites choses bien de nos journées. Ils participent à l'élaboration de la liste avec plaisir, pendant le dîner ou le petit-déjeuner: "Je suis allée au bain sans râler"; "J'ai vite arrêté ma crise dans la voiture parce que j'avais oublié telle chose à la maison et du coup mon playdate n'a pas été gâché, j'en ai bien profité"; "Vous vous êtes super bien couchés hier soir, comme c'était confortable pour tout le monde." 
Bien sûr, dans ce petit travail, on s'interdit de parler d'avant-hier soir... 
C'est partial mais productif, je crois: ils en tirent une certaine fierté et je crois discerner depuis quelques jours qu'ils s'en inspirent pour reproduire certains comportements positifs et constructifs.

Vous me direz, peut-être que je rêve, mais n'est-ce pas le ressenti qui prime dans la vie? 

Allez, j'avoue, vendredi j'avais un peu de temps, j'ai fait l'exercice par écrit pour moi-même, sur la page d'à-côté: "J'ai bien géré cette petite crise de X dans la rue, j'ai écouté ses raisons avec empathie, sans céder, je lui ai fait un gros bisou au moment de le mettre en voiture et ça s'est "éteint" tout seul"; "Je n'ai pas crié au retour des lunch box pleines car après tout j'avais fait des lentilles et je sais que quand je fais des lentilles je dois m'attendre au retour des lunch box pleines" etc... etc... 

Franchement, j'aime bien, je vais continuer un moment.  

1 commentaire:

  1. Je lis et découvre et dévore vos articles.
    Et celui-ci en particulier me fait penser à un autre article lu il y a des années... les rites de famille pour les p'tits bonheurs.
    J'étais restée sur la réunion moutarde, pour éviter justement qu'elle nous monte au nez : tous les soirs à table, 5 minutes par personne, on dit si quelquechose nous a chagriné chez l'autre. C'est pas obligatoire et c'est pas juger, juste exprimer son ressenti.
    Rien n'est attendu (ni excuses, ni pardon), c'est juste un moment où chacun peut s'exprimer.
    J'ai trouvé ça grandiose et je me suis promis de garder l'idée pour le jour où il y a aura des enfants. J'ajoute le carnet maintenant :-).

    Merci pour tous ces bons mots !

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