jeudi 31 janvier 2013

Everything is under control...

Bon... 

On a couché la dernière avec un petit livre qui expliquait gentiment que bientôt elle ne serait plus le bébé de la famille...

On n'aurait peut-être pas dû...

Sinon ça va, merci.

lundi 21 janvier 2013

Be generous: receive a gift!

Il m'est arrivé la semaine dernière deux histoires étrangement semblables et différentes. Les voici.

Mardi soir, en chemin vers le cinéma où j'avais rendez-vous avec une amie, je croise une dame qui vend le street journal sous sa capuche, il fait froid. Je ne sais pas pourquoi elle n'essaie même pas de me vendre le journal mais me dit qu'elle voudrait de la bouffe pour ce soir, précisément du beurre de cacahuètes, de la jelly (on est en Amérique, on ne cherche pas à comprendre) et du lait. Qu'à cela ne tienne, on va au 7/11 du coin et on fait les emplettes. Elle s'appelle Muriel et elle galère. On parle un peu, on est toutes les deux de bonne humeur, puis on se sépare, moi je vais au ciné avec ma copine et elle continue sa quête/vente. 
On pourrait conclure que la vie est injuste mais on va essayer de s'arrêter juste avant. 


Jeudi matin de la même semaine, après une puissante séance de yoga prénatal, je décide de répondre à l'appel du muffin chaud qui se fait sentir tous les jeudis matin pendant les puissantes séances de yoga prénatal. J'ai résisté 3 semaines, la 4ème, niet, j'y vais, c'est juste en-dessous. Juste avant moi une autre yogi d'un autre cours, on parle deux minutes sur nos cours respectifs, on est toutes les deux de bonne humeur,  ça y est c'est son tour, la boulangerie ne prend plus les cartes bleues depuis lundi! Oh??!! c'est tout ce qu'elle a... "Bah qu'est ce que je peux vous offrir?", que je lui dis, du coup. Elle se récrie fortement, "no no no i don't even know you, this is so nice but no, thanks. Do you have a lot of money ?  No no i can't... Do you have a lot of money? " Rien à faire, bon, on se sépare, elle va chez le mexicain d'à coté pour déjeuner et moi je retourne vers ma voiture en réfléchissant (et en mangeant le muffin).

Certainement, comparée à Muriel, je croule sous les dollars. Comparée à cette comparse yogi, rien n'est moins sûr. A Berkeley les millionnaires marchent en tong, ou pieds nus s'ils sortent de l'ashram du coin.
Et en fait, on s'en fout, non?


C'est compliqué, mais essayons de synthétiser.

Que la générosité (de ma pomme en l'occurence) entraîne la gratitude (de Muriel), on est habitués, ça semble logique.
Mais que la gratitude (de ma pomme en l'occurence, pour le hug de la prof de yoga juste avant qui me remerciait d'avoir partagé avec le groupe que j'étais un peu stuck en yelling mode en ce moment avec mes enfants, pour le soleil de ce jour-là, pour la possibilité de m'offrir un muffin chaud, pour le type qui m'avait indiqué la route 2 heures avant alors que j'inaugurais un nouveau tracé, Matt, pour tout un tas de trucs dont j'essaie de tenir le compte) entraîne la générosité, c'est moins évident au premier abord, et pourtant tout aussi vrai.

J'expérimente avec intérêt cette partie de la relation depuis quelques temps.

Ce qui est bien, c'est que les deux termes de l'équation procurent un vrai plaisir: recevoir, c'est nice, donner, c'est nice. En language de psychologues positifs, tout ça ça nous procure des positive emotions et qui n'en veut? tout le monde.

Moralité, la prochaine fois qu'on veut vous offrir un café juste comme ça, ayez la générosité d'accepter :)!!






samedi 19 janvier 2013

Inspiring


Ma panthère préférée, hôte momentanée d'un petit cansort du sein à qui l'on montre gentiment mais fermement la sortie, nous écrit samedi pour nous tenir au courant de l'évolution de la guérison.

Le mail se termine par
"Prochaine chimio, mercredi. Encore 4 jours, chouette!"

Vous avez dit teachers, guru, exemples, modèles, inspiration, élévation?? prof de muscu??
Moi aussi;)

mardi 15 janvier 2013

Two gems

-Les enfants, ce soir vos parents dînent à l'extérieur.
-!!?????????........ sur les marches?!!?

(à presque 7 ans)







-Maman, ton ventre, c'est comme un pays pour le bébé hein?

(à presque 4 ans)

samedi 12 janvier 2013

Collection

Grâce à mon beau-père qui est un puits de science, j'ai appris hier un nouveau mot, tout droit venu du monde philatélique:

la mancoliste.

Ce mot désigne tous les timbres qu'un collectionneur désire se procurer, ceux qu'il n' a pas.

Son antonyme est la dispoliste.

Ce mot désigne tous les timbres qu'un collectionneur a à sa disposition (en double j'imagine?).
Et qu'il peut donc donner ou échanger.

Combien de temps et d'énergie investissons-nous tous les jours dans l'établissement de nos mancolistes?
Qu'y a -t- il sur notre dispoliste?





mercredi 2 janvier 2013

Call 911, distance parenting happening!

Ahlala, je savais bien qu'un jour cela arriverait à l'une d'entre nous, les mères françaises indignes de la baie. 

Si je pousse un peu le bouchon, je peux même affirmer qu'on en rêvait toutes un peu... 

Et c'est moi qui ai gagné!! la fierté m'étouffe. 


Des regards noirs des mamans américaines à la vue des fesses de nos loulous pris d'une envie pressante dans un parc public (on sait vivre, on va derrière un arbre quand même - oui mais on aurait pu aller au restaurant trois blocs plus loin, non?!!), aux menaces d'appeler les services sociaux (social services) si on continue à aller payer son parcmètre situé à 5 mètres sans sortir toute sa progéniture de la voiture, en passant par cette anecdote dont j'ai été si jalouse mais que maintenant je bats à plat de couture: une amie grondant énergiquement sa fille en crise dans les vestiaires d'une piscine à San Francisco, et entendant une mère voisine articuler bien fort à sa petite "I don't think this is the way a mom should behave", on a toutes nos perles dont nous sommes plus ou moins fières, mais qui illustrent le gap parfois immense entre deux manières d'être avec nos enfants des deux côtés de l'Atlantique. 

Certains Américains appellent la manière de faire française ("mange ta soupe", "attends je parle à une dame là", ou bien "mais relève-toi voyons tu ne t'es pas fait mal, si? ") le distance parenting. Danger... 

D'autres, peut être plus nombreux, nous l'envient secrètement, comme le montre le succès récent du livre Raising up bébé, regard d'une mère américaine expat à Paris et constatant médusée que dans bon nombre de foyers bcbg de la capitale, on finit son café avant d'aller chercher le petit qui a fini sa sieste et le fait savoir.



Or doncques... Le 31 décembre dernier il nous a été offert de terminer notre parenting year en beauté.

En promenade sur l'île de Coronado, en face de San Diego, avec les grands-parents en visite, ne voilà-t-il pas que notre fils de presque 4 ans nous pique une petite crise, fatigue, caprice, qu'importe, il faut bien ventiler de temps à autre. 
Etant sur le point de passer du remblai fort animé à la plage (même niveau, précisons) pour aller faire un château de sable, nous conservons le plan initial, garons la poussette avec l'enfant dedans, lui enjoignons de se calmer puis de nous rejoindre avec son sceau et sa pelle, et nous éloignons de, allez, 5 mètres?

Un groupe de trois personnes passe derrière la bruyante poussette et nous hèle: "Is this your child?" (notez que, vue la distance, c'était évident, et que la question fut bien celle-là et non le bien plus flippant "Whose child is this?"). 
"Yes, he is alive and well" fut ma réponse immédiate, celle que je sers régulièrement dans des situations similaires, au lieu de mordre, ce qui est pourtant mon premier mouvement.

Bien.
J'espère que vous suivez.

La crise s'arrête d'elle-même très vite et c'est donc tous réunis (sauf le grand-père parti chercher un café) que nous parcourons encore une dizaine de mètres vers l'eau et entreprenons de bâtir le château du siècle. 

Je me retourne au bout de quelques minutes et constate terrifiée que mon beau-père, à 15 mètres de là, est entouré de deux flics encadrant la ruine vide qui nous sert de poussette, oh my God, mais qu'est-ce qu'il a fait avec son café??? 

Je me carapate et au fur et à mesure des mètres, je dois bien avouer que l'innocence (ignorance crasse même dans ce cas) de mon beau-père devient évidente et que c'est notre culpabilité qui devient écrasante.

"We have been called because apparently there was a crying baby abandoned in this stroller" me dit l'un des policiers. L'autre dicte les papiers d'identité du grand-père à son QG. C'est le moment de convoquer Jésus, le Dalai Lama et tout le toutim pour répondre le plus aimablement possible que non, je n'ai abandonné personne et que j'étais à 5 mètres et que mon fils faisait une petite crise et qu'on attendait que ça passe et qu'on est Français. 

Très poli, le flic poursuit "Obviously, there is no child abandoned in this stroller"
C'est ça. 
Non, il est là-bas, il construit les douves avec son père, là. 

Juste avant leur départ, je m'assure d'une chose auprès des forces de l'ordre: le passant, là, le bellâtre, il a composé 911 ou je rêve? 
Non, je ne rêve pas. 


Allez, sur ce, bonne année, fous que vous êtes.