lundi 12 novembre 2012

The international insight

C'est au rayon Pains de mon grocery store habituel, le furieusement tendance Berkeley Bowl, que je l'ai eu, l'international insight, le rapetissement fulgurant du planisphère, la confiscation instantanée de 15 années pourtant si pleines. Devant le Pumpernickel, un pain de seigle très noir dont raffolent les Allemands et qu'ils mangent le soir (Abendbrot) avec des oignons crus, des tomates, de la charcuterie, des Gurken... Mmmhh... 

Mon insight chéri: si je garde en moi autant de cette période actuelle californienne que j'ai sédimenté de richesses lors de mon année (est-)berlinoise (1998-1999), alors je peux être tranquille, cesser de me demander trop souvent ce qu'il restera de tout cela dans 10 ou 15 ans, je peux arrêter de garder trace, je peux stopper ce bloooog!!!! 

Trop sympa ce concert de larmes et de cris. Ca me touche.
Non, pas de panique, je vais continuer, en fait. Je voudrais dépasser les 30 lecteurs, c'est mon challenge.

Mais qu'est-ce qui m'arrive donc quand je suis transplantée à l'étranger, qu'est-ce qui finit toujours par se passer, que je parte de mon plein gré, comme pour l'Allemagne, ou de mon plein mariage, comme pour la Californie?
  
Je ne sais pas, ça a à voir avec des antennes surpuissantes qui me poussent sur le crâne pour sentir le nouveau, des lunettes de petit reporter pour observer les différences avec délices, des préjugés qui fondent comme de la Ben and Jerry's trop tôt sortie du congélo, une difficulté surmontée lentement mais sûrement débouchant sur des joies inconnues jusqu'alors, comme la première bouchée de Pumpernickel quand on n'est pas prévenu, la conscience d'apprendre intensément quelque chose, tout le temps, ahlala c'est bon ça, la fierté de sédimenter de toutes les couleurs, l'audace... 

Il a toujours été clair pour moi qu'il y a eu un avant et un après Berlin dans ma petite Weltauffassung perso.

Je crois que ce sera pareil pour Oakland, CA.




PS 1: Savez-vous pourquoi le Pumpernickel s'appelle le Pumpernickel? non? dommage, c'est rigolo: la légende veut que cela soit le très fin Napoléon qui, étrillant les terres allemandes (ou autrichiennes?), et de passage dans une auberge bien obligée de servir le vainqueur, vit ce pain trop noir sur sa table et le repoussa violemment d'un geste que l'on qualifierait aujourd'hui de snobinard, vous voyez un peu, en s'écriant : "quoi? ce truc, mais c'est bon pour Nickel!", Nickel (ou Nicole?) étant le nom de la monture de l'illustre petit. Il n'avait rien compris. Ou alors c'est moi puisque je viens de vérifier l'étymologie du mot et que Wikipedia (pour ce que cela vaut par rapport à ma prof d'allemand en 6ème) me contredit violemment et dénonce en cette version un roman de gare, ou de guerre.

PS 2: Je sais que je dois apprendre à raccourcir mes phrases. Je le note.

  

2 commentaires:

  1. MERCI pour ce petit billet délicieux++ ! Je connecte à fond !!

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  2. En même temps, on ne peut pas lui en vouloir en matière de goût à ce pauvre Napoléon: "Si mon chapeau connaissait mon plan, je le mangerais"....

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