Voilà le nouveau concept qui agite le monde des neurobiologistes. Depuis une bonne quinzaine d'années ce modèle annule et remplace officiellement le modèle précédent, celui d'un cerveau immuablement constitué au sortir de l'enfance, et au mieux capable de s'appauvrir avec les années.
Vu que tout le monde n'est pas au courant de la bonne nouvelle, j'ai décidé de la relayer dans ce blog. N'étant pas du tout du milieu, je demande pardon par avance pour toute grossière approximation ou erreur crasse d'expression. C'est l'intention qui compte.
On avait déjà constaté que le cerveau, en réponse à de graves mutilations, pouvait surprendre son monde et recréer ailleurs les éléments permettant de rétablir les fonctions abîmées, voire en créer de nouvelles. Il y a cette histoire géniale du type qui termina sa vie avec une barre de fer en travers du crâne, sans autre forme de handicap, mais avec une personalité tout autre et des comportements radicalement différents de ceux auxquels il avait habitué ses proches.
On avance maintenant sur la capacité du cerveau à répondre et à changer face à un entrainement (training), à la répétition d'une expérience. Moins sanglant, plus démocratique.
Mettons que vous déménagez. Pour vous rendre chez vous depuis votre travail, il n'est plus nécessaire de passer par la place Péreire. Un vrai deuil. Au début pourtant, votre itinéraire de base est tellement présent dans vos neurones que vous vous trompez deux ou trois fois, vous reprenez votre chère place Péreire, celle qui vous a vu grandir. Mais très vite, de nouveaux chemins (neuropathways) vont se créer dans votre cerveau et annuleront ce savoir désormais inutile.
Ces transformations, cette plasticité est observable et mesurable par l'imagerie (et parfois même, paraît-il,à l'oeil nu, si vous disposez d'un trépané sous la main) et concerne à la fois la structure du cerveau (création de nouveaux neurones, évolution de leurs relations entre eux par les synapses, mapping mouvants...) et ses fonctions, ce qu'il peut faire. Ce travail de sculpture ne s'arrête jamais.
Bon. Pourquoi ça m'intéresse? Parce que cette bonne nouvelle-là nous indique que nous avons une marge de manoeuvre réelle sur nos perceptions, notre manière d'utiliser ce muscle suprême. Exactement comme un biceps, on peut le muscler et le huiler avec une certaine intentionalité. Les adeptes du sudoku comprendront. Si nous agissons consciemment et de manière continue dans une certaine direction, de nouvelles connections se forment up there et ce qui était au départ un exercice devient rapidement (très rapidement, c'est ça qui est bien) une habitude, un réflexe, quelque chose de naturel, d'intégré au sens propre. Donc nous pouvons cultiver ce qu'il nous plait de cultiver (empathie, concentration, odorat, compassion, que sais-je encore) avec la confiance que le changement c'est maintenant. Nous pouvons aussi regarder les habitudes qui nous déplaisent et nous desservent dans nos vies et décider de mettre en oeuvre des rituels stratégiques pour les supplanter peu à peu par des motifs plus sains.
C'est bien, non? Oui, je sais.
PS: Ce post est très ambitieux, je suis épuisée.
Un autre jour, je vous parlerai des effets observés de la méditation sur le cortex... passionnant. Et je vous raconterai le rôle du Dalai Lama dans l'avancée des scientifiques occidentaux vers des conclusions qui s'approchent de très près des messages centraux de nombres de traditions religieuses ou de sagesse ancestrales. Soyez sages.
Euh.... moi je veux le post sur le dalai lama et son rôle dans l'avancée de la science... si c'est sérieux faut que tu m'envois ça!
RépondreSupprimer